Grands entretiens, débats et réflexion :
Place publique Nantes/Saint-Nazaire déconfine ses archives

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Jean Delumeau, le grand historien des mentalités religieuses, est formel : il ne faut pas rêver d’un âge d’or du catholicisme qui serait derrière nous. L’Europe a été plus tardivement et plus superficiellement christianisée qu’on ne l’a cru. Ce qui le conduit à relativiser la déchristianisation qui affecte aujourd’hui notre société. En somme, résume-t-il, « Dieu, autrefois moins vivant qu’on ne l’a cru, est aujourd’hui moins mort qu’on ne le dit ». Cela n’empêche pas le vieil homme, au soir de sa vie, de scruter avec à la fois inquiétude et espérance l’avenir du christianisme.

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Ses yeux se plissent quand le propos est important. S’il est engagé, l’avant-bras se plie, le poing se ferme, et elle est alors cette ouvrière qui harangue ses compagnes lors d’une grève du printemps 1936. Issue d’une famille de migrants, elle a connu la chasse aux sorcières aux États-Unis, elle s’est battue contre les discriminations raciales, pour la cause des femmes. Elle s’inquiète pour le climat. Historienne avant tout, elle veut transmettre l’espoir aux plus jeunes. Et elle n’a pas oublié son effroi en entendant Adolf Hitler à la radio. Car Natalie Zemon Davis, témoin, figure et actrice du siècle, a 90 ans. Place publique Nantes/Saint-Nazaire l’a rencontrée lors de son passage au festival Nous autres – « pour faire de l’histoire autrement » – à Nantes en juin dernier.

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Les années 2000 avaient marqué le retour des villes dans le jeu politique et installé la figure du «maire entrepreneur». Ce dispositif, incarné par quelques élus locaux portés à des responsabilités nationales – dont Jean-Marc Ayrault  –, s’est estompé. D’abord parce que l’État n’a jamais vraiment déserté le terrain local, organisant la compétition entre territoires, et qu’il exige désormais des collectivités de contribuer à l’effort de réduction des dépenses publiques. L’élection d’Emmanuel Macron a accéléré le mouvement, alimentant la défiance, l’État «décentralisant» volontiers ce qu’il n’entend pas gérer, comme l’accueil des migrants.

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Si la prise de conscience écologique est bien réelle face à la dégradation de la Terre, les réponses apportés sur un plan international comme en France restent insuffisantes, trop conditionnées par un système à bout de souffle. Philosophe, professeur à l’université de Lausanne en Suisse, Dominique Bourg juge urgent de changer radicalement nos comportements de vie, de décroître. Tout en estimant que « ce n’est pas simple et politiquement délicat ».