Été /2020

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édito
Avec l’Afrique, une autre histoire

Une forme d’évidence : regarder dans un numéro de la revue les relations de la métropole Nantes/Saint-Nazaire avec l’Afrique. Aborder l’histoire bien sûr, le poids de l’histoire, le passif du passé – et nous l’avons déjà fait, par exemple avec le dossier du n° 29 (septembre-octobre 2011), « Traite négrière : regarder le passé en face » –, mais aussi aujourd’hui, les échanges humains (les étudiants, les migrants…), les relations économiques, la culture… Voici donc « L’Afrique et nous ! », toute l’Afrique et un estuaire.


Il court d’«Afrique du Sud» à «Verne (Jules)» et comporte des entrées aussi diverses que «Couscous», «Égyptologie», «Mascarons», «Petit géant noir» ou encore «Savonnerie». Cet abécédaire inédit qui offre un large panorama de ce qu’ont été et de ce que sont les relations entretenues par Nantes/Saint-Nazaire et l’Afrique a été composé à six mains: les historiens Alain Croix et Didier Guyvarc’h, avec le journaliste Thierry Guidet, ont collecté et organisé des dizaines d’informations qui, par touches, donnent une photographie générale – pour être complet et précis, deux autres auteurs ont apporté leur concours sur des entrées de l’abécédaire, un autre historien, François Drémeaux, et un journaliste, Louis Raymond.
Au-delà des mots, les illustrations repérées par les auteurs complètent l’abécédaire et enrichissent notre regard
: si certaines sont connues, des visiteurs du Musée d’histoire de Nantes au château des duc de Bretagne par exemple, d’autres n’ont jamais été vues.
À bientôt soixante ans après, cette guerre recèle nombre de non-dits qui empoisonnent aujourd’hui encore les relations de la France et de l’Algérie. Dans son texte, l’historien Didier Guyvarc’h se penche sur les échos et les mémoires locaux de la guerre d’Algérie. Autant d’éléments de réponse et d’éclairages alors que le président de la République, Emmanuel Macron, a récemment confié à l’historien Benjamin Stora une mission sur la mémoire de cette guerre.
Quels échanges entre le continent africain et la Loire-Atlantique
? Nous avons regardé les chiffres des importations et des exportations à l’échelle du département et de la région. Nous avons également interrogé deux «praticiens» du commerce avec l’Afrique, chefs d’entreprise qui pilotent un club Afrique au sein de l’International Ouest Club pour y «amariner» d’autres entrepreneurs. Pierre Peigné, qui a longtemps dirigé la ciergerie Desfossés à Carquefou – qui fournit le clergé de certains pays africains en cierges –, et Frédéric Chéreau, qui y vend des générateurs électriques alimentés par des panneaux photovoltaïques, racontent leurs expériences du continent.
L’Afrique dans les collections nantaises, publiques comme privées, combien de divisions
? De fait, sa présence y reste discrète, relève l’historien Alain Croix. Et il faudrait presque se tourner vers la production artistique contemporaine pour y trouver des artistes que l’Afrique inspire! Ce voyage dans les collections et dans l’art est, encore une fois, richement illustré d’œuvres commentées et, pour certaines, décryptées – ce qui n’est pas sans réserver quelques surprises.
Nous terminons ce dossier en musique
: Kalome Botowamungu, journaliste qui écrit beaucoup sur l’Afrique depuis Nantes, trace les portraits de trois musiciens et d’un groupe nantais, tous aux attaches africaines, qui témoignent de toute la diversité musicale du continent et de la vivacité de cette scène.
Un dernier mot enfin, pour signaler que l’illustration de la couverture de ce numéro est signée d’un artiste nantais, Sébastien Bouchard, sous influence de l’Afrique où il passe beaucoup de son temps
: cette œuvre, «Re(love)ution», a été peinte en 2011. Ses travaux sont visibles sur son site, https://www.sebastienbouchard.com.