mai-juin 2016

Stacks Image 47609

etoile_anim

Suivez-nous :

Stacks Image 47621
Stacks Image 47623
La bataille médiatique :
« Finie la controverse,
c'est le conflit
et le rapport de force »


Résumé > Quel camp tire profit du « bruit médiatique » autour du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes ? Le chercheur Clément Mabi scrute la bataille entre « pro » et « anti » dans les médias : si les partisans du transfert disposent d’un accès facilité à la presse « papier », les opposants ont pris de l’avance sur le web. Difficile cependant de prédire si les arguments développés par les uns et les autres permettront de faire basculer le référendum.

Stacks Image 47634
CLÉMENT MABI est chercheur et enseignant à l’Université technologique de Compiègne (UTC). Ses recherches portent sur les situations où la science, les techniques et l’innovation font controverse et interrogent la démocratie ; la participation citoyenne et les usages du numérique

PLACE PUBLIQUE >Une partie de la bataille médiatique autour de Notre-Dame-des-Landes se déroule sur le web. Quel état des lieux des forces en présence dressez-vous?
CLÉMENT MABI >Il existe plusieurs espaces assez distincts en ligne. Les principales forces en présence, partisans comme opposants, disposent de leur site web dédié et y présentent leurs argumentaires développés. On trouve également deux autres types d’«arènes»: les réseaux sociaux, principalement Facebook et Twitter, qui ont longtemps été le terrain des «anti», pour y diffuser des appels à la mobilisation et relayer de l’information – mais qui sont de plus en plus utilisés par les pro-aéroport – et la blogosphère jusqu’alors plutôt occupée par les «anti», mais dans laquelle on commence à voir arriver les partisans du projet.
Alors que dans la presse traditionnelle le discours sur l’aéroport reste relativement officiel et plutôt dominé par les partisans du transfert, sur le web les registres d’arguments sont différents. En ligne, les gens arrivent à exprimer une dimension plus «
sensible» de leur rapport à leur engagement, à l’inscrire dans un rapport au monde plus complexe et à inscrire leur lutte contre l’aéroport dans un projet alternatif plus large, contre les «grands projets inutiles» notamment. Il y a ainsi une «mise en récit» de la lutte qui est produite à travers un discours qui échappe au formatage des médias.
De fait, lorsqu’on examine les différents «
lieux» où l’on parle du projet, on s’aperçoit que les médias sont centrés sur les «événements» – type manifestation, décision judicaire… – et que les espaces de démocratie participative sont centrés sur les arguments, puisque dans une optique délibérative il faut argumenter pour prendre la parole. Globalement dans ces deux espaces, le cadrage ne permet pas de rendre compte de la légitimité d’un engagement qui trouve sa source dans un rapport au monde particulier.
En revanche sur les réseaux sociaux, il est à la fois possible de commenter les événements, de donner son avis et de partager des contenus multimédias, ce qui contribue à réinscrire les discours dans un récit militant basé sur un certain nombre de valeurs, alternatives au discours dominant.

PLACE PUBLIQUE >Lorsqu’on compare les sites web de la Zad ou des principales association d’opposants avec, dans le camp des «pro», le site du Syndicat mixte de l’Aéroport du Grand Ouest ou de l’association Des Ailes pour l’Ouest, ces derniers restent très institutionnels…
CLÉMENT MABI >C’est somme toute assez classique dans les conflits d’aménagement. Celui qui a l’impression d’avoir la loi pour lui, d’être dans son bon droit, argumente nettement moins. En général, les porteurs de projet se contentent d’une communication relativement institutionnelle, assez verrouillée, autour d’un argumentaire très construit, souvent bâti avec des communicants, et ils s’y tiennent. Mais ce qu’on constate, depuis quelques mois, c’est justement que les pro-aéroport se sont lancés dans la bataille de l’opinion. Par exemple, je suis tombé sur un micro-blog tumblr1qui recense en photos les véhicules polluants portant l’autocollant contre Notre-Dame-des-Landes! Là, on rentre clairement dans une logique de conviction de l’opinion publique. Comme il devient difficile de trancher le «problème» et que le rapport de force est relativement installé, il devient clair que ce n’est pas par un échange d’arguments que l’on va pouvoir faire plier l’autre camp. On ne pourra pas convaincre l’adversaire et le faire changer d’avis. Du coup la stratégie est désormais de faire appel à l’opinion, de la placer en position de juge. Et pour l’influencer il est impératif d’occuper l’espace public.

PLACE PUBLIQUE >Du coup, on se situe essentiellement dans un travail de conviction de l’opinion…
CLÉMENT MABI >Absolument. Je vais même jusqu’à dire qu’à Notre-Dame-des-Landes, nous ne sommes plus vraiment en situation de controverse et de débat. Parce ce que ce qui caractérise une controverse, c’est lorsque nous avons des points de vue différents sur un même sujet et que ces points de vue sont rationnels, avec des argumentaires construits qui se tiennent. On peut avoir plusieurs points de vue radicalement opposés qui sont potentiellement justes et peuvent donc être discutés. Or, dans le cas de Notre-Dame-des-Landes, on a dépassé le stade de la discussion; maintenant, les points de vue sont affirmés, formés et on est plutôt dans le rapport de force et le conflit, que véritablement dans le débat et la controverse. Du coup, les acteurs ont intérêt à faire évoluer le rapport de force en leur faveur. Pour cela, la communication est un facteur clé et les réseaux sociaux constituent un outil de mobilisation assez puissant.

PLACE PUBLIQUE >Y a-t-il d’ores et déjà un vainqueur à distinguer dans cette bataille sur le web?
CLÉMENT MABI >Je pense qu’il n’y a pas de vainqueur à désigner pour le moment et c’est même un écueil à éviter: les choses ne vont pas se régler sur Internet. En revanche, ce que l’on voit, c’est que les opposants ont de l’avance sur Internet. Là encore, c’est quelque chose que l’on constate de manière assez classique: c’est-à-dire que Internet est propice à la diffusion de ce qu’on appelle les contre-discours. Certains acteurs du dossier ont un accès privilégié aux grands médias, et là je pense aussi bien aux partisans qu’aux opposants un peu plus institutionnalisés puisque dans les médias on voit des figures parfaitement identifiées comme Julien Durand2 ou Françoise Verchère3.
En même temps, d’autres opposants refusent d’interagir avec des médias classiques. J’ai relevé une phrase qui illustre cette position sur le blog de la Zad
: «Nous avons vu nos réalités de vies et de luttes caricaturées et calomniées dans des reportages dépotoirs comme celui d’Enquête exclusive sur M6, véritable acte de propagande anti-Zad, nous avons vu nos habitats être qualifiés pendant très longtemps de camping et on a cherché à nous réduire à une figure folklorique de zadistes». Il y a derrière cela une volonté de ne plus avoir de porte-parole et de pouvoir s’exprimer directement. C’est ce qu’on appelle du “média-activisme”, ils cherchent à être leur propre média et ça, le web le facilite et permet de diffuser un discours contre-hégémonique, d’aller contre le discours dominant et d’essayer de construire un autre cadrage.

PLACE PUBLIQUE >L’avance prise sur le web par les «anti» est irrémédiable?
CLÉMENT MABI >Ils ont très largement de l’avance et je ne suis pas certain qu’ils soient rattrapables. D’autant qu’en face, les pro-aéroport privilégient encore largement des espaces de communication plus institutionnalisés.

PLACE PUBLIQUE >Les arguments diffusés par les uns et les autres sur le web sont-ils susceptibles d’influer sur le vote du référendum?
CLÉMENT MABI >Oui et nous avons un précédent, c’est le débat en 2005 sur la constitution européenne. On a vu clairement émerger un espace public en ligne: des cartographies ont été produites et elles montrent que les opposants avaient un réseau de blogs et de sites très dense qui échangeaient beaucoup entre eux alors que les partisans avaient du mal à être présents et à faire entendre leurs arguments. Les gens venaient s’informer, débattre, discuter, forger leurs arguments et ça participait à la formation de l’opinion en amont d’un référendum, ça a créé de l’intelligence collective. Évidemment la situation est différente ici, mais on observe globalement que le web peut jouer un rôle majeur dans la formation des opinions.

PLACE PUBLIQUE >Au point de faire basculer le vote et que le «non» l’emporte?
CLÉMENT MABI >Il faut être mesuré et je ne parlerai pas de «faire basculer». Simplement, je pense que le web sera plutôt favorable à la diffusion des arguments du «non» qui dispose de communautés débattantes plus identifiées.

PLACE PUBLIQUE >Il existe aussi une importante production éditoriale «papier» du côté de la Zad et de ses soutiens: carte poétique, livres, bande dessinée…
CLÉMENT MABI >Cette production correspond là encore à la production d’un récit militant. Je vais employer un mot que je n’aime pas, mais c’est une forme de storytelling, on raconte une histoire, on replace la lutte dans une histoire plus large afin de renforcer sa légitimité et favoriser la production d’arguments. C’est le même processus avec Internet, mais à plus grande échelle.

PLACE PUBLIQUE >Quel regard portez-vous sur les différences de traitement du projet d’aéroport entre la presse régionale et les titres nationaux?
CLÉMENT MABI >Ce qui caractérise la presse nationale, je pense en particulier aux quotidiens Libération et Le Monde, ainsi qu’au site Mediapart, c’est sa capacité à produire des articles d’analyse peut-être un peu plus distanciés, plus fouillés. On y voit l’ouverture d’un registre d’argumentaires très présent sur Internet et que je ne relève pas dans la presse régionale: la valorisation d’une alternative, en l’occurrence la Zad comme modèle pour faire de la «politique autrement». Ces titres essaient de rendre compte de la volonté des acteurs de terrain de proposer un autre mode de vie et de fonctionnement, de développer un autre modèle politique alternatif. Mais leur couverture est plus ponctuelle et alterne articles de comptes-rendus et d’analyse.
Côté presse quotidienne régionale, au vu de son fonctionnement et de son cadrage éditorial, elle à plutôt tendance à traiter le sujet au «
fil de l’eau». La difficulté pour la presse régionale tient aussi à son positionnement: elle cherche plutôt le consensus politique en relatant les événements locaux, sans se vouloir journal d’opinion. Il est donc plus difficile de rendre compte d’un discours très politisé de rupture comme celui que l’on entend sur la Zad. C’est d’ailleurs ce que reprochent les zadistes aux journalistes: de vouloir «rationaliser» leur engagement qui, pour eux, s’appuie sur la mobilisation de leurs valeurs et donc sur un fondement profondément politique.

PLACE PUBLIQUE >Vous avez consacré votre thèse au débat public et au numérique4. Quel est l’état du débat public en France…
CLÉMENT MABI >En France le constat est relativement préoccupant. Il y a des outils de débat à disposition des porteurs de projets dans le champ de l’environnement et de l’aménagement du territoire, parmi lesquels la Commission nationale du débat public (CNDP), pour animer le dialogue avec les citoyens. Mais comme on l’a vu de manière tragique avec Sivens, ce processus fragile est en difficulté.
Le problème en France c’est qu’on propose les mêmes outils de débat quel que soit le sujet du débat. Sauf qu’on ne débat pas de la même manière d’une autoroute ou d’un incinérateur de déchets que de la construction d’un aéroport ou de l’enfouissement des déchets nucléaires voire des nanotechnologies! Ça ne peut pas fonctionner ainsi. Le public concerné n’est pas le même. Le débat public façon CNDP est un outil qui a été conçu pour faire discuter les riverains et «territorialiser les projets», c’est à dire améliorer leur acceptabilité sociale. Maintenant, si l’objectif est d’essayer d’élargir ses prérogatives et son périmètre, il faut également penser à rénover la manière d’assurer le débat, sinon on voit bien qu’une partie des revendications et des publics qui les portent ne trouvent pas leur place.

PLACE PUBLIQUE >Et sur Notre-Dame-des-Landes, comment évaluez-vous le débat, qui s’est tenu de fin 2002 à mai2003 et a conclu à la nécessité du transfert de l’aéroport?
CLÉMENT MABI >Effectivement il y a eu un débat à Notre-Dame-des-Landes, conformément à la loi. Pourtant sa légitimité a toujours été contestée par les opposants. Le climat de confiance nécessaire pour débattre n’a jamais été vraiment réuni. Les données produites ont toujours été contestées et on peut s’interroger sur le cadrage de ce débat: dans quelle mesure les alternatives ont-elles été examinées? Ce que je veux dire par-là, c’est que c’est compliqué de faire accepter le débat sur les modalités d’un projet quand l’opportunité ne peut être remise en cause. Il ne faut pas oublier que le débat CNDP n’est pas un lieu de décision, mais d’éclairage de la décision publique. Cet amalgame entraîne bien souvent de la frustration de la part du public.

PLACE PUBLIQUE >Quelle issue voyez-vous au projet? Ce référendum est-il une bonne idée?
CLÉMENT MABI >Question difficile… Dans l’idée, je n’étais pas contre sortir du problème Notre-Dame-des-Landes par un référendum. Simplement, ça dépend comment on l’organise ce référendum… Et là, je suis assez dubitatif. Le périmètre, celui du département, n’est pas très bon. C’est pourtant un problème majeur, qui consulter?
Il aurait ensuite fallu laisser du temps à la campagne en amont, afin de favoriser la délibération publique, ce qui aurait permis de créer un vote plus informé. Sans compter que la difficulté à obtenir des données fiables sur le projet reste un handicap majeur pour le référendum. Pour interroger les citoyens, encore faut-il pouvoir leur donner une idée précise du projet, combien de pistes, sur quelle surface…
Plus largement, la participation citoyenne gagne à être articulée à différentes formes d’action collective
: je pense que si la démocratie participative a des faiblesses, la démocratie directe, notamment le référendum, en a également. Il faut pouvoir articuler de la démocratie directe, des formes participatives tout en entretenant un rapport de force qui permet d’être pris au sérieux dans les négociations. Alors que là, annoncer que le référendum doit être organisé avant l’été pour pouvoir démarrer les travaux à l’automne, envoie clairement un mauvais signal. L’outil va être potentiellement coupé de son pendant délibératif – peu de discussion collective en amont du vote –, ce qui le prive d’une bonne partie de sa force démocratique et risque de le transformer en outil de populisme ou d’instrumentalisation de l’opinion publique.

PLACE PUBLIQUE >Et même si le résultat de la consultation est un «oui» massif au transfert de l’aéroport, les zadistes sont bien décidés à ne pas bouger…
CLÉMENT MABI >Les positions sont très cristallisées. Personne ne veut rien lâcher. Et au vu de ses faiblesses procédurales, je doute que le référendum ait la légitimité suffisante pour marquer le succès définitif d’un des deux camps.

PLACE PUBLIQUE >Comment faire? N’y a-t-il pas un moyen d’organiser… le désaccord?
CLÉMENT MABI >Pour le projet d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure dans la Meuse, où le débat était bloqué, une conférence de citoyens a été organisée et il pourrait être encore temps d’en organiser une pour Notre-Dame-des-Landes. Ce pourrait être une piste.

PLACE PUBLIQUE >Comment fonctionne ce type de conférence?
CLÉMENT MABI >C’est un dispositif issu des pays nordiques, de type «mini-public» comme on dit en science politique. En quelques mots, c’est un panel représentatif de la population tiré au sort, puis formé et informé sur plusieurs week-ends par des interventions d’experts représentatifs des différents points de vue, contradictoires. Ensuite vient le temps d’une phase de discussion entre un certain nombre d’experts que le panel choisit d’inviter. Ces échanges ont lieu en public. Au terme de la conférence, le panel se retire pendant deux jours pour délibérer et produire un avis. Il s’agit d’un document de synthèse qui doit mettre à plat les points d’accord et de désaccord et proposer des pistes de sortie de crise regroupés dans un avis qui vient éclairer les décideurs. Il représente ce qu’en pense des citoyens formés sur le sujet et confrontés à de la discussion contradictoire. Le tirage au sort d’un panel peut être un outil quand une situation est complètement bloquée.

PLACE PUBLIQUE >Ce ne serait qu’un scénario parmi d’autres…
CLÉMENT MABI >On voit se dégager trois types de scénarios: le premier, celui de la guérilla judiciaire. On essaye de dépolitiser la question, on attend la fin des recours et on verra à l’avantage de qui ça tourne.
Le deuxième scénario, c’est le scénario politique. On est face à un problème, qui amène des gens à se mobiliser. On a donc un sujet politique à traiter. Il est alors décidé de remettre à plat les manières d’en discuter et d’ouvrir un nouveau processus de discussion, qui peut par exemple mobiliser des conférences de citoyens. On pourrait également imaginer des expérimentations en faisant travailler plusieurs panels en parallèle sur des scénarios différents, en ouvrant des outils numériques…
Enfin, troisième scénario, celui du rapport de force et du passage en force. Des politiques qui s’appuient sur leur légitimité issue du vote – avec à la limite des «
pansements» participatifs – pour trancher le projet, dans un sens ou dans l’autre.
Je prêche plutôt pour le second scénario, mais j’ai l’impression qu’on prend la voie du troisième…

PLACE PUBLIQUE >Les partisans du projet mettent en avant la légalité respectée des procédures et refusent donc d’ouvrir un nouveau débat…
CLÉMENT MABI >Il y a une confusion, peut-être volontaire d’ailleurs, entre légalité et légitimité. On sait très bien que l’un ne se referme pas sur l’autre, ce n’est pas si simple. Ce n’est pas parce que vous avez la loi avec vous que vous avez la légitimité avec vous. Cette dernière se construit progressivement, notamment par le dialogue.

PLACE PUBLIQUE >Dans votre thèse, vous empruntez au poète René Char, «Quelques combats au dénouement sans solution mais aux motifs valides5»: une citation susceptible d’illustrer l‘imbroglio de Notre-Dame-des-Landes?
CLÉMENT MABI >Ce qui est certain, c’est que c’est un dossier qui ne manque pas de poésie! Plus sérieusement, je pense que ce type d’approche, plus poétique, illustre relativement bien le rapport au monde dans lequel s’inscrivent les opposants au projet…



1. Il s’agit d’une plate-forme de micro-blogs, celui auquel Clément Mabi fait référence est intitulé «Non à l’aéroport, oui aux particules fines»: http://aeroport-non-diesel-oui.tumblr.com.
2. Porte-parole de l’Acipa, Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
3. Ancien maire socialiste de Bouguenais et ex-conseillère générale (Parti de gauche) de Loire-Atlantique, elle co-préside le Cédpa, Collectif d’élu(e)s doutant de la pertinence de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
4. La thèse de Clément Mabi, Le débat CNDP et ses publics à l’épreuve du numérique est disponible en ligne
: http://bibliotheque.utc.fr/EXPLOITATION/doc/IFD/2014COMP2148.
5. Lettera Amorosa
: Suivi de guirlande terrestre, collection Poésie, Gallimard, 2007.